La culture DevOps pour transformer les Institutions

Nos contributeurs sur cet article :
Emeric LEBON

La culture DevOps, à l’origine imaginée pour rapprocher et améliorer la collaboration entre équipes de développement et opérationnelles, connaît une adoption timide, mais encourageante, parmi les institutions publiques françaises.

Pourquoi cette adoption ? Quels sont les bénéfices, mais aussi les risques de manquer un tel virage ?

Donneo présente son analyse du sujet.

1. Reprenons. Qu’est-ce que la culture DevOps ?

Le terme DevOps regroupe un ensemble d’outils, de techniques, de process, mais surtout une culture et une volonté de s’affranchir des silos organisationnels habituellement rencontrés dans les grandes structures.

Son objectif initial est de concilier les développeurs et les infogérants, dont les objectifs semblent diamétralement opposés, les premiers ayant besoin d’agilité et de réactivité, les seconds étant surveillés sur la stabilité de l’ensemble du système. Dans le secteur privé, cette notion a connu une adoption très large, les entreprises voyant le DevOps comme une manière de réduire les coûts d’ensemble, tout en améliorant la qualité des livrables et des infrastructures.

La culture DevOps met en avant 5 fondamentaux :

La réduction des silos organisationnels, en mettant en place des équipes et des processus transverses

L’acceptation de l’échec, qui fait partie du cycle de vie d’une organisation

La réduction du coût du changement, en s’instillant « pas à pas » et en gagnant de la vitesse au gré de « petites victoires »

L’automatisation, afin de limiter la répétition de tâches non valorisantes

La mesure permanente, nécessaire à une prise de décision éclairée

Si ces « 5 piliers du DevOps » vous parlent, c’est parce qu’ils semblent venir du bon sens. De plus, de nombreuses « success stories » viennent s’ajouter au terme, et favorisent l’adoption, surtout dans le secteur privé.

Qu’est-ce qu’un silo organisationnel ?

Une organisation en « silos » est une organisation qui regroupe un ensemble de compétences, et de responsabilités très vertical. L’exemple type, qui a donné son nom au DevOps est un pôle « développement », et un pôle « infrastructures », les deux ayant des objectifs différents, et communicant peu ou de manière peu performante.

2. Le DevOps dans les institutions publiques ? Pour quoi faire ?

Il est légitime de se poser la question. Que vient faire le DevOps dans le public ? A fortiori dans des organisations qui ne disposent pas d’équipes de développement ?

Donneo vous livre sa vision, basée sur son expertise dans l’accompagnement des institutions publiques.

2.1 Redonner du sens en réduisant l’imperméabilité des silos

La structure a silos organisationnels est encore plus présente dans le public, que dans le privé. Elle répond à un besoin, de regrouper les compétences, de séparer les grandes thématiques et de faciliter la gouvernance.

Elle est aussi source de frustrations, par son manque d’agilité et son manque de compréhension des « besoins de l’autre ».

Il est fréquent que des petites équipes transverses soient créées pour répondre à un besoin. La culture DevOps vient « normaliser » ce processus.

Par exemple, la création d’une équipe dédiée à un logiciel en particulier, composée de membres des deux équipes « dév » et « infra », avec la responsabilité partagée de veiller au bon fonctionnement et à l’évolution de ce logiciel.

2.2 Mettre en place une culture de prise de décision grâce aux données

La mesure permanente, et la mise en place « pas à pas », permettent d’institutionnaliser une culture « data driven », en faisant toucher du doigt rapidement ses bénéfices et son potentiel. Cette culture apporte avec elle

une plus grande transparence, et un partage efficace des objectifs et des responsabilités.

Notre petite équipe créée précédemment, pourrait par exemple prioriser ses travaux à l’évolution, ou à la stabilité, en fonction d’indicateurs préalablement mis en place.

2.3 Réduire les coûts finaux

Si la mise en place de la culture DevOps prend du temps, et coûte nécessairement de l’argent, ses bénéfices à terme viennent largement compenser cet investissement. La réduction des temps projet,

l’adéquation des infrastructures techniques face aux besoins, et leur fiabilité plus grande (limitant donc les pertes liées aux défauts) font partie de ces bénéfices.

Par exemple, l’évolution positive induite par la mise en place d’une petite équipe dédiée et guidée par des indicateurs et des données réduira à terme les temps de développement, de détection et de correction des bugs, et d’optimisations, permettant aussi une limitation des coûts d’infrastructure.

2.4 Répondre à des besoins extérieurs

Les institutions sont parfois (souvent) amenées à intégrer des logiciels venant du monde privé, et à collaborer avec les équipes de développement de ces logiciels, dans le cadre de projets, ou dans la continuité

Si ces entreprises privées ont déjà adopté la culture DevOps, la confrontation avec le fonctionnement « d’avant » rajoute de la complexité, et du temps, et donc augmente les coûts de ces intégrations.

3. Les risques

Si les bénéfices d’une adoption de la culture DevOps par les institutions n’est plus à prouver, elle n’est pas non plus sans risque. Ceux-ci sont aussi les mêmes que dans le privé, mais ils sont exacerbés par le côté « public », qui doit rendre régulièrement des comptes au contribuable, et souhaite donc les limiter au maximum.

Une meilleure connaissance des risques et de l’impact est primordiale avant le démarrage de tout projet.

3.1 La vision

Le risque principal est le manque de vision, ou le manque de partage de celui-ci.

Quelles raisons vous poussent à lancer une transformation au sein de votre organisation ? Sont-elles fondées sur des faits, des chiffres ? Sont-elles partagées par vos équipes ?

Comment allez-vous partager ces raisons, et votre vision ? Comment allez-vous acculturer vos équipes, et faciliter sa transformation ?

Si vous ne répondez pas, ou pas correctement à ces questions, votre projet de transformation connaîtra un manque d’adoption, et viendra s’ajouter aux coûts globaux sans jamais apporter les bénéfices espérés.

Reprenons notre petite équipe DevOps : si les objectifs ne sont pas clairement définis et communiqués, cette équipe aura bien du mal à mettre en place ses indicateurs et à trouver une direction adéquate.

3.2 Les piliers

Le second risque est l’oubli des « piliers » de la culture DevOps dans le processus.

Le DevOps, ce n’est pas que des outils, et des procédures. Il s’agit d’une culture qui repose sur ses piliers fondamentaux. Parmi ceux-ci, trois sont aisément « oubliables », mais leur oubli peut causer des dommages pendant la transformation, et à nouveau annuler ou retarder les bénéfices.

– La réduction du coût du changement, c’est accepter que de « petits projets » voient le jour, et transforment pas à pas la structure. Même si la vision doit voir grand, oublier de découper le grand projet en petits projets peut amener à prendre une mauvaise direction, et ne s’en apercevoir que longtemps après.

– La mesure permanente, c’est l’assurance qu’une décision prise le sera sur la base de faits et de chiffres, et tournée vers l’objectif global. Oublier de mettre des objectifs, et de mesurer les impacts des projets de transformation, c’est, une fois de plus, prendre le risque que les décisions prises ne soient pas les plus optimales.

– L’acceptation de l’échec, le pilier le plus important. Ne pas accepter l’échec, c’est remettre en cause tous les autres piliers. Les objectifs ne seront plus correctement définis, et les mesures des résultats seront faussées par la peur de mal faire. C’est l’assurance d’un échec au niveau organisationnel sur le moyen à long terme.

Comment Donneo peut vous aider ?

Notre expertise et notre appétence formation peuvent vous aider à définir vos objectifs,  à faciliter l’acculturation de vos équipes et à vous accompagner dans le cadre de cette transformation DevOps,

Nous pouvons aussi vous accompagner pas à pas l’intégrant dans notre démarche 360° de« gouvernance sociétale » ©  qui prend en compte tous les aspects techniques, organisationnels et juridiques en lien avec les enjeux économiques, sociaux, environnementaux et éthiques de votre Organisation.

Avec nos « formations actions » (financement OPCO), soyons ensemble les acteurs d’un monde plus responsable.

 

Nos contributeurs sur cet article :
Emeric LEBON
Juin 2024.

Vous avez aimé cet article ? N'hésitez pas à le partager

Contactez-nous

*Champs obligatoires